Au départ cuisinier, Bruno  possède une carte de bières très vaste dans son restaurant. Il acquiert même une extension afin de créer sa propre cave à bières par la suite. C’est tout naturellement en 1994 qu’il prend la décision de se lancer dans le brassage après en avoir eu « marre de ne pas avoir [assez] de qualité ». Et c’est ainsi que l’aventure commence ! 


                Bruno est quelqu’un de très soucieux et observateur, il tient à garder une approche artisanale et très manuelle dans ses méthodes de travail et il en est fier ! Pas trop d’informatique pour avoir une vision plus réaliste de ce qu’il se passe dans ses brassins et être plus proche afin de fournir une qualité et un goût unique. Une fabrication artisanale, avec tout de même de bons moyens techniques et beaucoup d’attention car la bière se brasse quotidiennement, alors il faut tant bien que mal éviter les mauvaises surprises.


                Pour aller dans le sens de sa démarche, Bruno a souhaité produire le plus localement possible : l’orge vient du village grâce à un accord passé avec les agriculteurs du coin, les houblons utilisés (notamment l’aramis et le strisselspalt) sont  majoritairement  français, le miel incorporé dans sa toute première bière « millefleur » est jurassien. En bref, tout ce dont on a besoin se trouve à proximité alors autant s’en servir ! Telles sont les valeurs que partagent tous les employés à la Rouget de Lisle, aujourd’hui au nombre de 15. Au sein de la brasserie, chacun est valorisé pour ses compétences, ainsi, il n’y a pas de « chef » à proprement parler, car celui qui a la maîtrise d’une action le devient automatiquement.


                Depuis 2003 la brasserie est aussi devenue distillerie : Bruno allait jeter un de ses brassins, mais un ami lui a conseillé de le distiller, et voilà le brassin devenu boisson spiritueuse ! Il s’est ensuite essayé au vieillissement en fût de ce brassin distillé, et au bout de 3 ans voilà du whisky ! Aujourd’hui, ce sont des centaines de fûts de vin jaune, vin rouge, téquila, whisky  etc…  dans lesquels vieillissent les distillats de la Rouget de Lisle, qui sommeillent dans un immense entrepôt dans l’attente de se faire déguster par les chanceux passants. Bruno expérimente au fur et à mesure des années pour se faire plaisir et partager ce plaisir. 


                Nous avons eu la chance de pouvoir le rencontrer et de boire ses paroles (mais pas que !). Très jovial et accueillant, il a tout de suite su nous mettre à l’aise en nous racontant son histoire agrémentée de petites anecdotes croustillantes et un humour bien à lui. Nous l’avons compris : c’est un passionné dans l’âme qui a su faire de sa passion son métier avec la motivation première de boire « quelque chose de bon ! » Et voilà que nous sommes tombés sous le charme !