Julien Pilon, vigneron à Condrieu

La Vallée du Rhône, quel vaste territoire ! Chez Marcon on se sent proche de ce vignoble. Déjà parce que nous sommes géographiquement voisins (eh oui ! Sachez que les premières vignes en AOC Saint-Joseph se trouvent à seulement 30 minutes ! Pour un village du bout du monde, on ne s'en plaint pas). Et puis c'est bien simple, nous aimons la finesse de ses vins, le caractère de ses cépages, l'identité des sols, ses coteaux escarpés parsemés de terrasses, le fleuve mais par-dessus tout, nous aimons les vignerons qui font vibrer tout ça !


Julien Pilon est un homme passionné de vin depuis toujours. Enfant de la Vallée du Rhône, il s'envole apprendre l'art du vin dans le Roussillon, puis après un tour du monde bien mérité, il s'installe enfin chez lui en tant que vigneron.


Pour en savoir un peu plus sur cette belle région, nous vous invitons à cliquer ici

Ampuis, parcelle de Côte Rôtie


La Vallée du Rhône, depuis toujours et pour toujours


Julien Pilon a rapidement su qu'il voulait faire du vin. Ses parents ne sont pas viticulteurs, il n'a donc hérité d'aucunes terres. Cependant, ils avaient des amis vignerons chez qui ils allaient prêter main forte pour les vendanges. C'est un métier qui lui a toujours plu. Rapidement il a commencé à vadrouiller en quête d'apprentissage et pour assouvir sa soif de curiosité. Après avoir passé un BTS en alternance chez le célèbre vigneron Pierre Jean Villa (Chavanay), il s'installe dans le Roussillon avec sa femme où il s'est formé dans plusieurs domaines pendant une dizaine d'années. Avant de rentrer chez eux et d'élire domicile pour de bon dans la Vallée du Rhône, ils entreprennent un tour du monde pendant 1 an avec leur fille. C'est lors de leur séjour en Argentine que Julien a fini d'être convaincu du choix de sa vocation. Il nous raconte un de ses coups de cœur « gastronomique » vécu là-bas. Une petite bodega dans la vallée de Mendoza « Les vins étaient tops ! Et j'ai adoré leur approche oenotouristique. J'ai trouvé qu'ils savaient vraiment accueillir les gens et proposer différentes prestations autour du vin et de la vigne. Les dégustations étaient payantes et en fonction de ce que tu mettais, tu avais des prestations plus ou moins premiums. À côté de ça ils avaient un restaurant attenant dans lequel tu pouvais manger en même temps que ta dégustation. Des choses simples mais très bonnes, très biens servies et le tout présenté dans un cadre somptueux.»


Vigneron sans terres


Il y a 10 ans quand Julien est revenu chez lui, sans terres, il a vite compris qu'il allait être compliqué de commencer ainsi. C'est là que la solution du négoce s'est avérée intéressante, d'une part parce que cela lui permettait de démarrer rapidement et d'autre part, parce qu'il pouvait travailler les AOC qu'il souhaitait (ou presque). Même s'il s'est d'abord tourné vers cette solution par défaut, le négoce est pour lui une force inestimable. C'est un sacré challenge de vouloir s'installer dans la Vallée du Rhône. C'est une région importante, compétitive et prisée ! Mais il en faudra plus que cela pour empêcher Julien Pilon de s'établir dans ce haut lieu de viticulture. Il possède aujourd'hui 5 hectares de vignes, majoritairement en vin de pays aux alentours de Condrieu, et travaille avec près d'une vingtaine de fournisseurs qui lui assurent un volume suffisant pour produire ses vins.

Vue panoramique depuis Cornas


Un pro de la vinif'


« Les choses évoluent, et j'ai le sentiment de ne pas faire les mêmes vins que je faisais au début ». L'une des marques de fabrique de Julien Pilon, en plus de se consacrer principalement à l'élaboration de vins blancs dans une région de vins rouges, c'est l'élevage. Sensible de la même façon pour chacun de ses vins, il est attentif au comportement de ses parcelles et tente de les interpréter au mieux en adaptant ses élevages. Même si ses goûts et ses envies influent sur le résultat, Julien Pilon aime aussi se laisser porter par le millésime en cours. De manière générale, il aime utiliser un peu de bois neuf sur ses blancs (10 à 15 %) afin d'avoir plus de structure et de complexifier les aromatiques. Pour les rouges, cela dépend des parcelles mais dans l'ensemble, il évite ici le bois neuf afin de conserver la pureté du fruit et obtenir ainsi des vins fins. Pour l'instant, il manque cruellement de place dans sa petite cave à Condrieu. Cela l'empêche d'élever ses vins dans des contenants plus grands et de faire les essais qu'il souhaiterait. Mais un peu de patience, Julien a des projets d'agrandissement pour l'année 2020 ! Nous suivrons toujours de près l'évolution de son travail, qu'il s'agisse d'élevage ou encore d'introduction de nouveaux cépages !

Cave de Julien Pilon à Condrieu


Des projets et des étoiles


La Vallée du Rhône connaît une émulsion autour des vieux cépages. En Isère particulièrement, une poignée de vignerons plante des variétés de raisins, avec pour objectif de valoriser le terroir bien entendu et de prouver que si ces cépages ont su s'établir ici à un moment, c'est bien qu'il doit y avoir une raison. Peut-être s'agit-il de plantes plus robustes et dont la capacité d'adaptation serait plus importante. Nous le saurons dans quelques années sans doute ! Julien et un ami à lui ont planté de leur côté quelques vieux cépages. Affaire à suivre...

Le parcours de Julien a été ponctué de rencontres importantes qui ont stimulé son travail et ses ambitions. « Quand Pierre Gaillard goûte mon vin et me dit qu'il est bon, je peux enfin souffler et me dire ouf, si lui aime mes vins, je suis bien ! » Aujourd'hui on trouve ses vins sur les cartes de grandes tables (l'on peut même nommer celle de Régis et Jacques Marcon... La classe Julien !)


L'histoire entre Julien Pilon et les Vins Marcon a débuté il y a 10 ans, lorsque le jeune vigneron s'est lancé dans l'aventure. Comme énoncé plus haut, Julien a fait son apprentissage chez Pierre Jean Villa. Ce dernier a été un vrai moteur dans sa carrière, l'aidant à prendre son élan. À chaque rendez-vous professionnel, Pierre-Jean encourageait Julien à faire déguster les vins qu'il vinifiait à cette époque dans son garage. C'est par ce biais là que nous avons rencontré Julien, et en plus d'avoir été séduits par ses vins, nous avons tout de suite accroché avec le personnage. On a d'ailleurs trouvé un terrain d'entente autour du rugby (on remercie le ballon ovale)... On avait donc passé une sorte de deal : « Dès que tu élabores ta première bouteille, tu viens nous voir ! ». Et voilà comment nous sommes tous tombés dans la marmite (ou plutôt, le tonneau) !

Vendanges à Cornas