1. En quelques chiffres d'abord

Au cœur des dômes ligériens, bercés au rythme de l'Allier et de la Loire, se trouvent quelques 1 200 hectares de vignes. Découpés en différents vignobles que sont l'Auvergne, le Roannais, le Forez et Saint-Pourçain, ils forment à eux quatre la « Loire Volcanique ». Quatre vignobles mais aussi quatre appellations : l'AOC Côte Roannaise, environ 15 % du vignoble, les confidentielles Côtes du Forez (80 hectares), l'AOC Saint-Pourçain, la plus importante en surface, et enfin les Côtes d'Auvergne et ses différents crus (Madargues, Chanturgue, Châteaugay, Boudes, Corrent). Sont présentes également trois IGP : Urfé, Puy de Dôme et Val de Loire.

*AOC : Appellation d'Origine Contrôlée
*IGP : Indication Géographique Protégée

Les vignes sont complantées de plusieurs variétés : les célèbres Chardonnay et Pinot noir par exemple, qui entrent notamment dans la composition du Saint-Pourçain mais surtout divers autochtones du Gamay et le Tressallier, variété endémique exceptionnelle. Ces indigènes du Massif Central résonnent sous les noms de Gamay Saint Romain ou Gamay d'Auvergne par exemple (il existe de nombreux cousins du Gamay !).

Plus que cette typicité unique de cépages, la Loire Volcanique dispose également d'un terroir comme on n'en trouve nulle part ailleurs. La formation des volcans au fil des années est à l'origine d'une géologie stupéfiante : granites et basaltes composent ainsi les sols viticoles de l'Allier, du Puy de Dôme et de la Loire. Entre monts du Forez, monts de la Madeleine et chaîne des Puits, la Loire Volcanique fait alors éruption irruption.

2. ICI COMMENCE LA LOIRE ...

Pris individuellement tel que l’exprimait très bien Gilles Bonnefoy des Vins de la Madone (Côtes du Forez), aux yeux du consommateur, chacun des quatre vignobles cités un peu plus haut a longtemps peiné pour être identifié au sein du vignoble du Val de Loire. Par ailleurs, ils ont aussi souvent été oubliés des cartes, guides ou autres représentations de cette grande région viticole. Pourtant, la Loire Volcanique y est "belle" et bien ancrée. Elle dispose toutefois d’une identité forte, qui lui est propre.

Alors pourquoi avoir choisi de réunir la Côte Roannaise, les Côtes du Forez, Saint-Pourçain et les Côtes d’Auvergne ? L’altitude, de ces terroirs volcaniques, et les cépages qui y sont exploités créent cette symbiose entre chacune des appellations, et font de ce vignoble le plus méridional du Val de Loire, un lieu unique. Stéphane Sérol nous rappelle également cette volonté de rassembler les appellations les plus en amont du fleuve de la Loire, et/ou de ses affluents, car oui, c’est un peu le fil conducteur. Il nous dit aussi, et on n’est pas peu fier, que si la vigne venait à voir le jour en Haute-Loire, nous serions certainement les bienvenus… Une viticulture au pays des volcans, des forces exceptionnelles, communes, que les vignerons ont su et voulu mettre en lumière. En 2019, après de longues années de travail, la Loire Volcanique nait, prête à briller…

3. MARCHER SEUL POUR ALLER VITE, ENSEMBLE POUR ALLER LOIN

À l’initiative de vignerons engagés, dynamiques, convaincus de l’avenir de leur vignoble et de leurs forces communes - joliment dit n’est-ce pas ? Merci Romain Paire (Domaine des Pothiers, Côte Roannaise) ! - la Loire Volcanique voit le jour en 2019. Un collectif qui réunit aujourd’hui 36 vignerons et une cave coopérative. Mais surtout, une volonté universelle : promouvoir et défendre le vignoble, son terroir, ses vins. 

« Fédérer pour mieux communiquer » affirme Stéphane Sérol (Domaine Sérol, Côte Roannaise) ; un point sur lequel tous étaient d’accord. L’idée dans un premier temps est de se faire connaitre localement et nationalement mais surtout, de faire reconnaitre la Loire Volcanique comme région à part entière au sein du Val de Loire, et asseoir cette appartenance. Un consensus et une réflexion collective qui auront permis au mois de mars 2020 de créer un tout premier salon vigneron 100% « vins volcaniques ». Dans un second temps, les vignerons expriment leur volonté d’atteindre plus largement le grand public ainsi que l’international. Et dans un futur proche, ils aspirent aussi à créer une véritable interprofession reconnue de tous. Projet en cours, affaire à suivre !

Vignerons de la Loire Volcanique

4. AU COEUR DES MASSIFS, des vignerons qui en imposent

Chez Marcon, ligériens par nature, on aime ces vignerons qui font bouger les choses et soutenons avec ferveur et conviction cette démarche de reconnaissance.

Stéphane Sérol, ce grand du petit vignoble auvergnat, sait probablement mieux que quiconque à quel point la Loire Volcanique regorge de richesses. Véritable précurseur dans le renouveau du Massif Central, il aura su par son travail acharné nous convaincre depuis bien des années chez Marcon. Un ambitieux, riche de son expérience, toujours aussi déterminé, et perché à près de 450 mètres d’altitude au beau milieu des Gamays. Cette force décuplée à l’arrivée de sa compagne Carine est bien entendu reconnue des plus grands : une association familiale entre Robert Sérol avant lui déjà, et Pierre Troigros (chef étoilé à Roanne), née d’une passion commune, et qui perdure depuis plus de quarante ans maintenant. Le domaine est certifié agriculture biologique et biodynamique.

Romain Paire au Domaine des Pothiers aura toujours perçu ce regroupement comme une évidence. Au travers de ses vins, il souhaite avant tout refléter au mieux ce terroir si particulier et fait du Gamay Saint Romain, « autochtone volcanique », une véritable force. Pour une représentation la plus juste possible, il pratique la biodynamie et la polyculture : « une synergie animaux/végétaux pour respecter au mieux les équilibres naturels ».

Gilles Bonnefoy, des Vins de la Madone, est certain de l’intérêt du travail de groupe. En partie à l’initiative du collectif dès 2015, il a toujours été très investi : président de l’ODG Côtes du Forez en 2010, de l’association Forez/Roannais durant 4 ans, il exprime clairement sa volonté de créer une interprofession. En parallèle, son engagement dans une viticulture saine et respectueuse est historique : depuis 2001 en agriculture biologique et 2004 en biodynamie.

Florent Barichard aux Terres d’Ocre, c’est le dynamisme, l’énergie et l’enthousiasme. Rien d’étonnant pour ce jeune vigneron formé chez certains grands du Val de Loire (et de la Bourgogne). L’un des quelques rares ambassadeurs de l’AOC Saint-Pourçain, et pas des moindre ! Il fait d’ailleurs la part belle à l’un des cépages emblématiques de l’Allier : le Tressallier. Des fermentations en levures indigènes, une viticulture suivant la biodynamie car tel qu’il l’exprime : « un bon vin, c’est au moins 80 % du travail à la parcelle ».

Benoît Montel en Côtes d’Auvergne est un vigneron de talent, un véritable artiste, qui participe sans cesse à la renommée croissante de son vignoble. Dans les crus d’Auvergne, c’est même le seul à pouvoir proposer les trois dénominations Chanturgue, Madargues et Châteaugay. Un producteur qui ne manque pas de tempérament… Et ses vins non plus ! Il joue beaucoup de la diversité des sols et des cépages, notamment les autochtones du Gamay. Des vins identitaires vinifiés le plus naturellement possible.

Yvan Bernard, grand ambassadeur des Côtes d’Auvergne lui aussi. Président du syndicat de l’appellation pendant 5 ans, et vice-président de la confédération viticole du Puy-de-Dôme, c’est indéniablement, un amoureux de son terroir. Mais le mieux dans tout ça, c’est tant il sait bien le faire partager au travers de ses vins. « Montrer véritablement ce qu’elles ont dans le ventre » : c’est ainsi qu’il cultive ses vignes en agriculture biologique depuis 2010 (plus une partie en biodynamie).

En somme vous l’aurez compris, nos vignerons ont à cœur de nous faire découvrir ce terroir, et de nous faire plaisir. Pari réussi au vu de l’essor grandissant des crus de la Loire Volcanique.

5. atteindre le(s) sommet(s)...

Si les vignerons ne devront pas cesser de sitôt de se battre pour faire connaître et reconnaître leur belle région, ils n’ont pour autant pas de soucis à se faire quant au « potentiel séduction » de leurs vins.

Longtemps boudée, cette Loire Volcanique ne cesse d’attiser la curiosité des amateurs. « Vignoble de niche » nous dit très justement Stéphane Sérol, car oui, il offre des vins identitaires, bien loin des standards de consommation et qui ont donc tendance à plaire toujours davantage. Des vins frais, riches de fruits, faibles en alcool mais pas moins complexes pour autant, d’une si bonne « buvabilité » qu’on ne voudrait plus s’en passer !

Vous l’aurez également constaté tout au long de cet article, l’agriculture durable a une place de choix dans la campagne ligérienne. Alors nous, buveurs de canons, on ne peut qu’apprécier la démarche, la volonté et tous ces efforts fournis.

6. vignerons par nature : des vins sans faille

Historiquement, les producteurs ont toujours été très engagés car surtout toujours très convaincus du lien étroit entre le terroir et une culture saine. Chacun de nos vignerons, qu’il soit labellisé ou non, soutient son attachement à la nature et à la richesse de cette dernière. « Notre grande biodiversité ne peut qu’inciter à une viticulture pérenne et respectueuse » nous dit Romain Paire. Si convaincus qu’un noyau « biodynamie » de 17 domaines s’est formé au fil des années. Rendre à César ce qui appartient à César c’est bien cela ? La meilleure façon de mettre en avant le vignoble, son terroir ; le meilleur moyen de refléter ce dernier au travers des vins.

Leurs jolies bouteilles à découvrir sans plus attendre : Stéphane Sérol (Domaine Sérol), Romain Paire (Domaine des Pothiers), Gilles Bonnefoy (Vins de la Madone), Florent Barichard (Les Terres d’Ocres), Benoît Montel et Yvan Bernard.

Un grand merci à nos chers vignerons pour leur participation !